Canadiens | Pourquoi paniquer ?

Mesdames, messieurs, nous avons été floués. Éblouis.

L’an dernier, alors que la planète hockey s’attendait à ce que le CH croupisse dans les bas-fonds de la ligue suite à l’annonce de leur virage jeunesse, ce que certains qualifiaient de reconstruction déguisée, ceux-ci ont surpris tout le monde. Une équipe que nous aurions pu qualifier de cendrillon par ses performances surprenantes, compte tenu de leur alignement à priori désavantagé sur papier face à plusieurs équipes dans le circuit. Plusieurs joueurs offrant le meilleur hockey de leur carrière ont su soulever les passions des partisans et faire passer l’équipe à un cheveux d’une participation en séries.

Et ainsi leur faire oublier qu’on voulait une reconstruction.


Une saison. Voilà ce que ça aura prit pour passer d’une équipe qu’on disait en reconstruction à une équipe de séries. Une équipe qui doit à tout prix, selon les fans, liquider sa banque de choix et de jeunes pour ramener l’équipe sur le chemin des séries.

Les partisans sont des passionnés, certes. Mais les partisans ont aussi la mémoire courte, cela va sans-dire.

Ceux-ci s’insurgent que les Canadiens sont en reconstruction depuis 25 ans. Alors que, de mémoire, rappelez-moi quand est-ce que nos glorieux ont eu le droit à une reconstruction digne de ce nom ? Une vraie, un peu comme celle des Leafs il y a quelques années (outre le fait qu’ils ont été un peu aidés par dame chance). Reste que nos glorieux ont, depuis la saison 2000-2001, participé aux séries 11 fois sur 18. Et là-dedans, ils n’ont qu’une seule séquence de deux non-participations consécutives, celle dans laquelle ils se trouvent en ce moment. Peut-on donc identifier à quelque part depuis le début du millénaire une reconstruction en bonne et due forme, où l’équipe a finie quelques années de suite dans les bas-fonds du classement pour repêcher de jeunes prodiges ? Laissez-moi en douter.

McDonagh contre Gomez, ça vous dit quelque chose ? Un talentueux et gros défenseur, gaucher de surcroît, contre un joueur de centre sur le déclin mais à priori établi. Une transaction critiquée de toute part au fil des années, et avec raison, mais qui ne demande qu’à être recréée dix ans plus tard, alors que l’équipe n’a jamais eu autant de potentiel sous les pieds en termes d’espoirs.

Les gens critiquent énormément Marc Bergevin, mais est-ce avec raison ? Ceux-ci s’écrient que depuis qu’il est en poste, son travail n’a jamais porté fruit et qu’il n’a vendu que du rêve aux partisans. Or, notre DG a su, et ce dès sa première année en poste, nous amener en séries, en 2012-2013, et il a su répéter cet exploit les deux années suivantes, une finale de conférence couronnant cette fabuleuse séquence.

Mais tout ce qui monte finit toujours par redescendre, et une équipe de hockey n’y échappe pas, même si les Red Wings ont bien failli nous faire croire le contraire pendant quelques années. Il a fallu 2 saisons de contre-performance pour s’en rendre compte, lors de la saison 2017-2018 : le Canadien manquait cruellement de talent, surtout dû au fait que ses filiales n’avaient pas connues de renflouement par le repêchage pendant ces années de succès, celle-ci étant déjà dépravées par les années antérieures et les trocs douteux de DG précédent n’ayant visiblement aucun plan à long terme.

Alors, à peine un an et des poussières plus tard, en marge de ce magnifique (mais froid) mois de décembre, que manque-t-il à cette équipe, qui vient de traverser une éprouvante séquence de huit défaites où presque tous les membres de l’organisation sont passés dans le tordeur ? Tout les analystes et DG de salon s’entendent pour une chose :

Du Talent. Avec un T majuscule.


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Mais comment l’obtient-on, ce talent, à Montréal ? Le marché des joueurs autonomes ? Suite aux derniers étés, nous pouvons tous s’entendre pour dire que Montréal n’est pas une destination prisée par ces derniers. Matt Duchene, Anders Lee, Artemi Panarin, John Tavares, pour ne nommer que ceux-là. Même Milan Lucic a décliné l’offre que Bergevin lui avait soumise, plus généreuse que celle des Oilers (Loué soit-Il). Non, cette avenue n’est pas viable.

Le marché des échanges ? Celui-ci fonctionne avec une logique toute simple : il faut donner pour recevoir. Cela-dit, avons-nous déjà été dans une situation de surplus à une quelconque position pour nous permettre de sacrifier du personnel ou des espoirs de qualité pour mettre le grappin sur le gros poisson du marché ? Encore aujourd’hui, pouvons-nous vraiment nous targuer d’être en bonne position pour échanger nos espoirs si durement acquis pour un joueur tel que Taylor Hall, et ainsi peut-être (et rien n’est moins sûr) participer à la danse du printemps. Encore là, poser la question, c’est y répondre. Et rien ne nous garantit que celui-ci resignerait à coup sûr avec le CH.

Ne reste donc qu’une option, qui est la plus viable pour le futur : le repêchage. Et, voyez-vous, ce repêchage en est un excellent en ce qui a trait à des espoirs offensifs de premier plan. Un certain Alexis Lafrenière, connaissez-vous ? Ce nom sonnerait mélodieux de la bouche de Trevor Timmins au Centre Bell en juin prochain. Outre le québécois, le talent ne manque pas. Quinton Byfield, un attaquant explosif de déjà six pieds quatre pouces et 213 livres, dispute le premier rang au québécois, totalisant 50 points en 28 matchs dans la ligue junior de l’Ontario. Ces deux jeunes talents sont suivi de près par d’autres espoirs faisant écarquiller les yeux : Cole Perfetti (41pts/25matchs), Lucas Raymond (5pts/16matchs en SHL), Marco Rossi (49pts/21matchs), Kaiden Guhle (18pts/26matchs, défenseur gaucher) et Hendrix Lapierre (recrue de l’année l’an dernier en LHJMQ) sont tous des espoirs pouvant contribuer aux succès à court, moyen et long terme du Canadien et faire partie de cette jeune équipe que sont nos glorieux.




Parce que le prochain choix au repêchage des Canadiens ne serait pas la seule pierre assise sur laquelle le club pourra se fier lors des prochaines années. Les filiales du bleu-blanc-rouge n’ont jamais été aussi bien garnies et remplies de talent, et ce à toutes les positions. De plus, ces espoirs commencent déjà, lentement mais sûrement, à faire leur place dans l’alignement. Nous n’avons qu’à penser aux jeunes Suzuki, Fleury, Kotkaniemi et très prochainement Poelhing et Primeau. Et que dire des Caufield, Romanov, Brooks…

Non, messieurs dames, l’heure n’est pas à la panique. Le bateau n’est pas en train de couler. Au contraire, celui-ci émerge tout juste des fonds où il s’est embourbé pendant tant d’années et commence enfin à montrer des signes encourageants, malgré nos récents déboires.

Respirons. Et persévérons. Nous sommes si près du but.

– Par Youri Lajoie

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Crédit image entête, NHL.com



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