Canadiens | La médiocrité journalistique

La vraie devise du Québec n’est pas Je me souviens. C’est Je me plains. C’est la même chose un peu partout, jusqu’ici-même, sur le Herald. On titre une bonne nouvelle, beaucoup de J’aime sur Facebook, peu de lectures sur le site. Mais quand on revient sur un sujet négatif, les clics se succèdent à un rythme effarant. Pas plus tard que ce matin, Félix, qui effectuait son grand retour sur HH après avoir terminé de dépenser son juteux boni de Noël, a laissé libre cours à son chialage. Je vous laisse deviner la suite. Ça rime avec pic, pic, pic. Ok, ok, la réponse est : Clic, clic, clic… 

Ainsi, je suppose qu’il n’y a rien d’étonnant à voir une multitude de journalistes se borner à tout dénigrer. Au diable l’esprit analytique, tant que les clics suivent, tant que ça fait réagir. Parce qu’il y a un monde différence entre dénigrer et critiquer. L’un peut être constructif, tandis que l’autre… C’est la marche qui sépare l’esprit critique de la mauvaise foi.

Au moins une fois par semaine, l’un d’entre eux publie un papier où le même mot d’ordre revient sans cesse : Geoff Molson s’en fout. Tant qu’il fait de l’argent, il s’en fout.


Pourtant, chaque fois que son équipe ne fait pas les séries, Geoff Molson perd de l’argent. Chaque fois que son équipe traverse une série noire et que les partisans désertent le Centre Bell, Geoff Molson perd de l’argent. Chaque fois qu’un fan déçu n’achète pas un produit dérivé… Geoff Molson perd encore de l’argent. C’est bien beau parler des autres sources de revenus de l’équipe; il perd quand même de l’argent. Il s’agit d’une perte qui se chiffre à plusieurs millions de dollars. Ou plusieurs millions de revenus en moins, si vous préférez… Il s’agit d’un fait.

Il n’y a pas un seul gestionnaire qui accepterait de perdre autant d’argent sans avoir un objectif derrière la tête pour justifier le tout. En général, on parle d’un investissement, et c’est ce que M.Molson est en train de faire. Il encaisse ces pertes sans broncher parce qu’il s’agit en réalité d’un investissement pour le futur et le succès à long terme de son entreprise, de son club.

En réalité, tous les ennuis que l’équipe a traversés cette saison ne profitent pour l’instant qu’à un seul groupe : les journalistes. Parce que le drame fait vendre. Le chialage fait vendre. Le négatif fait vendre.

Pas plus tard que ce matin, j’ai échangé avec quelqu’un qui prétendait que Geoff Molson ne voulait pas gagner à tout prix. Dans la catégorie mauvaise foi, on peut difficilement faire pire… Cette personne se contredisait si souvent que ça en devenait pratiquement gênant. Selon elle, Geoff Molson ne fait « rien » parce qu’il a peur de finir 25-30e (sic), de désintéresser le public et donc, de perdre de l’argent. Pour l’argent, je pense qu’on a déjà fait le tour….

Mais, prétendre Molson a peur de finir 25-31e alors qu’il est précisément en train de prouver le contraire ? Si Molson avait peur d’une telle chose, il n’aurait certainement pas accepté que son équipe encaisse 8 revers de suite, et deux fois plutôt qu’une ! Non. Il aurait passé un message à son DG, ou il l’aurait tout simplement congédié. Il n’a pas peur de voir son club perdre, mais il ne fera pas non plus exprès pour perdre. C’est une évidence.

Comme on dit, tout le monde à le droit à son opinion. Mais on ne peut avoir ses propres faits. Molson veut voir son équipe gagner. C’est un fait. Bergevin veut voir son équipe gagner. C’est un fait. Ces hommes sont en train de payer le prix, de faire face à la musique et aux vagues de haines qui viennent avec, précisément pour pouvoir revenir à l’excellence. Ce que l’équipe traverse en ce moment même, c’est justement parce que Geoff Molson n’accepte pas la médiocrité. Il accepte tout ceci, avec patience et en conservant le sourire, parce qu’il sait que ça contribuera à faire sortir son équipe non seulement des bas-fonds mais aussi du milieu de peloton.



En réalité, c’est justement parce que Geoff Molson est tanné de voir son club se classer entre la 10e et la 20e position qu’il fait preuve de patience et laisse toute latitude à son DG pour sortir l’équipe de ce marasme. Et s’il parvient à conserver ce fameux sourire, c’est probablement parce que, contrairement à certains journalistes, il est capable d’analyser la situation dans son ensemble et de voir qu’ils s’en vont dans la bonne direction.

Quand l’équipe se qualifiait pour les séries par la peau des fesses ou les manquait par un cheveux. On se plaignait. Il fallait faire quelque chose. Quand l’équipe terminait 1ere de sa division et gagnait une ou deux rondes de séries. On se plaignait. C’était grâce aux gardiens… Il fallait faire quelque chose. Maintenant que l’équipe est précisément en train de faire quelque chose, on se plaint encore. Je vais vous dire une chose… En regard de tout ceci, je remercie Geoff Molson d’avoir le courage de faire le nécessaire pour le bien de son équipe, et je l’admire d’y faire face avec le sourire.

On peut ne pas endosser toutes ses décisions, c’est même normal. Vous avez le droit de penser que le Canadien aurait dû offrir 12M (et les 4 choix de 1ere ronde qui venaient avec) à Aho ou à Laine… C’est ok, c’est une opinion comme une autre. Mais prétendre que Geoff Molson se fout de voir son équipe perdre, c’est – au mieux – complètement insensé. Ça, c’est un fait.

C’est tout. J’ai fini de chialer sur ceux qui chialent. 

Pour vous abonner au Herald, suivez ces liens : Facebook et Twitter… Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager !


Crédit image entête, SÉBASTIEN ST-JEAN/AGENCE QMI via TVASports.ca



Tom L.D. MacAingeal
 

%d blogueurs aiment cette page :